Crimes de sang !
Crime !
Criminels parjures assoiffés !
Brutes !
A l’assaut !
Tombeurs des fortins espagnols
Rêveurs de butins éphémères
D’or de joyaux de couronnes
D’opprobres de fouets de nœuds de cordes
De pendus
Balancés au-dessus des ports du Havre de Dunkerque
Têtes fourrées dans les sacs, de Boulogne, de Marseille
Bras ballants, d’Alger la Blanche de St Malo
Vivants de sacs et de bouts, Monte-Cristo !
Ombres sur l’Océan
Comme oiseaux ancrés du carnage
Au large au large au large
Que de tous les diables les vents
Debout vous emportent
Et ne vous laissent femmes et enfants
Que par le meurtre et les sanglots
Sur vos paumes scarifiées
Ô tailladés des épaules
Et vos bras tatoués
Poitrails comblés d’azur
Bouches de sel saturées
Galions en fraude rôdant à l’aventure
Frappant au cœur
En fuite sous la riposte
Vers les abris des îles
Les planques codifiées
Les cartes au trésor esquissées à la hâte
Sous le regard pudique des borgnes
Aux jambes de pilon
Barbes noires et rousses mâles attributs
Dents aléatoires
Femelles pipes aux lèvres
Œil profond chiques à l’oreille
Et crachats pour la Terre des Hommes
Et baisers au drapeau des morts
Sur les sept mers du globe
Qui claque ses os blanchis
Et s’esclaffe à la croisée des sabres !
Gilbert PROVAUX
Serait-ce les lointaines origines bretonnes qui jailliraient encore, tels des butins éphémères, dans les veines de Gilbert ?