Pâle Notre-Dame
Dans la nuit apparue
Luisant dans les brouillards
Qui troublent ta lumière
Tour de Babel
Je ne sais nul langage qui libère
Je contemple ta face de rosace
Je suis ivre des alcools de la Ville
Tu me pardonneras de soulever ton voile
Je veux voir
Voir ton mur et ton entraille
Ton privilège exorbitant, qu’il se révèle !
Et à moi seul s’expose
D’être le cœur du Monde
L’absolu cœur noir
Qui saigne les jours amers du désespoir
Lorsqu’au pont le plus proche
Sous tes arceaux sublimes
J’échange avec ma Dame
Quelqu’exsangue propos
Jeté aux remous du grand fleuve
Sur lequel obstinément
Tu t’arrêtas.
Gilbert Provaux