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NOCTURNE FRANÇAIS Derniers feux - 2ème Partie

Dernière mise à jour : 10 mars 2020

"Civilisation"


Ce n’est pas par extraordinaire qu’après les mois flamboyants de 1968 nous allons avoir Giscard comme président. Un président jeune, qui joue au football et de l’accordéon, qui se prend pour Kennedy et entend dépasser les vieux clivages, ça ne vous rappelle personne ? Il va faire ce qu’il faut pour sembler répondre aux aspirations portées par le mouvement : majorité à 18 ans au lieu de 21, droits à l’avortement, liberté de la contraception, ministres femmes, etc. Le problème c’est qu’il est entre deux. Il va se retrouver englué dans ses contradictions et lâché par son camp. Et aussi, qu’il y a encore à ce moment-là une classe ouvrière, en voie de marginalisation, certes, mais encore capable de donner de la voix à travers un parti communiste, lui aussi en voie de marginalisation mais tout de même encore redoutable et un parti socialiste se donnant des allures marxisantes avec un Mitterrand de plus en plus crédible aux yeux de l’opinion en néo-Jaurès. Et de plus en plus crédibles aux yeux des intellectuels dont l’influence à l’époque pouvait être importante. Je ne parle pas de Sartre, dont l’aura avait diminué et qui était proche de sa fin. Mais il y avait Foucault, idole des jeunes intellectuels qui, dans son sillage, ont fait leur carrière avec pour toute pensée, un anticommunisme forcené dont il fallait extirper les racines jusqu’aussi haut que possible dans l’histoire.


Ce sont « les Nouveaux Philosophes », appellation marketing sous laquelle ils vont prospérer et occuper bientôt tout l’espace médiatique trop content d’avoir enfin des intellectuels jeunes et beaux, turbulents parfois mais respectueux, sauf avec leur bête noire, l’infortuné communiste fut-il antistalinien, ce qui au demeurant est toujours bon à prendre pour des médias dont les patrons sont des banquiers, jeunes et beaux eux-aussi et ayant fréquenté, peu ou prou les mêmes écoles. Ces nouveaux philosophes vont inaugurer et conceptualiser la détestation de la figure du grand penseur. Glucksmann, du Guesclin braillard, passé des maos à Sarkozy en quelques clics, fera du bruit avec « Les Maîtres penseurs » où il s’en prend à Marx, Freud, Heidegger, Nietzsche, etc. Excusez du peu ! Glucksmann n’a jamais craint le ridicule.


Revue - Octobre 2010
Revue - Octobre 2010

Plus près de nous, héritier imprévu de cette école, Michel Onfray, retourné par la lecture d’un « livre noir de la psychanalyse », a voulu frapper haut et fort et en finir avec, sur 600 pages, ce bon docteur Freud. Peine perdue, son pavé a fait quelques remous grâce à son ami, le rutilant Franz Olivier Giesberg, puis est passé à la trappe, il n’y avait rien là-dedans que l’on ne sache déjà. La remise en cause tombait à plat. Et Freud continue haut la main sa déjà longue carrière de grand penseur dont on en finira pas de discuter les thèses, de commenter les travaux, de poursuivre l’œuvre féconde. Fermons la parenthèse dont le seul but était de montrer encore combien aujourd’hui, l’obsession du dénigrement sans envergure, engagée à l’époque, a fait florès.


Jambet et Lardreau redoreront le blason de la spiritualité avec « L’Ange », Bernard Henri Levy donne son « Testament de Dieu », le vieux Maurice Clavel, soudain rajeuni, fort de son coup d’éclat télévisuel face à un politicien de bas étage (souvenons-nous : « Messieurs les censeurs bonsoir ! ») a rencontré Dieu pendant les événements de Mai 68 et nous raconte ça dans « Dieu est Dieu nom de Dieu ». Est-il besoin de préciser que tous ces « puissants » ouvrages ne valent pas un clou de la vieille malle dans laquelle ils sont remisés au grenier des sottes prétentions de leurs auteurs, dont au-moins un sévit encore et s’est illustré brillamment, comme toujours, à propos, notamment de la Lybie. Craignons ses tocades, le bougre est toujours fringant et plaît aux Gouvernants de l’Ordre Mondial…


Par la-dessus survient la Révolution iranienne qui voit l'accession au pouvoir suprême d'un imam fanatique, sous les applaudissements de Michel Foucault qui s’emballe et publie dans "Le Monde" un papier des plus élogieux à cet égard ! Combien de fois n’a-t-on pas pointé du doigt les erreurs et errements intellectuels de Jean-Paul Sartre, le dernier vrai philosophe que nous ayons eu ! Et avec quelle jubilation hargneuse ! Mais, s’agissant du chauve de charme de la Philosophie contemporaine, devenu une référence majeure de la « pensée » libérale, qui chante alors les bienfaits de la révolte islamiste, au moment où les Moudjahidines du Peuple et les communistes iraniens vont être réprimés dans le sang, que d’indulgence, que d’amnésies collectives, que d’atermoiements !

Enfin, nous y sommes. Les seconds couteaux sont en train de prendre le pouvoir. Ils ont rejeté l’ancien, les vieilles rengaines plus ou moins marxistes, ils n’ont que Soljenitsine en bouche et la Terreur communiste. Le Goulag. Ils revisitent l’histoire, trouvent des bons côtés à la royauté (Le bon Soljenitsine est tsariste…) et la religion n’est point à négliger. L’opium du peuple a du bon. Garaudy, en rupture de parti communiste, s’est converti à l’islam après avoir prôné le rapprochement avec les chrétiens. Dieu, Allah, plutôt que Marx et Lénine, hum ! Le droit des peuples à l’Absolu, c’est un droit de l’homme que diable ! On voit où ça mène…La pensée bourgeoise reprend des couleurs avec les droits de l’homme, on peut aller partout avec ça et déclarer qu’en conséquence, il existe un droit d’ingérence. Partout où les hommes souffrent, et même, à l’occasion, où ils ne souffrent pas vraiment, on doit intervenir.

Et Kouchner, communiste repenti, porte sur son dos de beau médecin photogénique dans l’action, les sacs de riz providentiel, c’est beau comme un chromo ! Au diable la réalité, l’image prime !


Et l’autre là, le héros qu’on a bien failli commémorer, comme s’il était lui, tout seul, Mai 68. Danny le Rouge, le Vert, le Quoi ? Qu’il soit mis en avant, ça arrange nos dirigeants juvéniles parfaitement libéraux. Libéraux, libertaires, c’est tout comme, non ? En tout cas, ça permet d’expulser les ouvriers d’un mouvement dans lequel leur rôle, minimisé autant que possible depuis, a été primordial. Danny le rebelle repenti, couché sur le tapis du pouvoir aux pieds de son Maître Macron donnant de la gueule au besoin pour sa défense.


Triste fin pour celui qui fut chanté par Léo Ferré, jadis, « Ô Paris de Nanterre, Paris de Cohn-Bendit, Paris qui s’est levé avec l’Intelligence… ». Pauvre Léo.


Pas grave, on retiendra Nanterre et l’Intelligence, si c’est encore possible…



Tout ça a construit le monde dans lequel nous vivons. La patrie de Descartes, patrie de la raison raisonnante et des Lumières, débordée par l’émotion, l’irrationnel, les sentiments. L’affect partout, en tout et pour tout. Et puis la morale. Pas n’importe laquelle : à l’heure où les seconds couteaux de la philosophie, chez nous comme ailleurs, s’emparent du pouvoir sur les esprits, à coup de lieux communs et d’appels au cœur plutôt qu’au cerveau ; à l’heure où les grands écrivains sont reniés au bénéfice de livres jetables ; à l’heure où l’on refuse l’effort à fournir pour atteindre l’excellence privilégiant les attitudes victimaires et le confort qui va avec, quand la considération ne va plus à Mozart mais à Saliéri !


Ce sera la morale du médiocre, si tant est que cela puisse se formuler, cette chose qui promeut la revanche du minable et la mise en avant hypocrite du faible.



Affiche Post-68
Affiche Post-68


L’inspection médiatique débusque ainsi à l’Opéra la trique et le fouet : les jolis petits rats font des pointes, apprennent la souplesse aux barres, font craquer leurs os, imposent à leurs jeunes corps la discipline de l’Art vers lequel ils tendent leurs corps et leurs âmes. Leurs professeurs, leurs maîtres et maîtresses à danser veillent, encouragent, tancent vertement, réprimandent ; ils et elles sont durs, ils et elles doivent l’être. Nos petits rats souffrent, muscles, ossatures, sont douloureux, certains se blessent. L’inspection médiatique braque ses caméras, téléphones mobiles et autres écrans, pour donner à voir la souffrance de cette pauvre jeunesse torturée, à entendre sa plainte. Verra-t-on la joie d’atteindre la beauté d’un geste, la grâce infinie d’un corps qui décolle littéralement sur de la musique et trouver les bras ouverts au bout des pointes qui accueille l’oiseau revenu de l’espace ; verra-t-on la liberté de qui se dégage des contingences de la lourdeur terrestre pour fréquenter la légèreté de l’instant suspendu ? Rien de tel, nous ne verrons aujourd’hui que ce que ça coûte, terme de marchand, voilà ce que nous verrons ! Ce que ça coûte de larmes, de torsions pénibles, de chevilles meurtries et c’est ainsi qu’on va plaindre la créature au lieu d’admirer le Créateur… Permettrait-on à Claude Nougaro, sans lui jeter l’anathème, de chanter encore : « La danse est une cage où l’on apprend l’oiseau » ?

Evidemment, non.


Un grand Art est un Art qui fonde une Civilisation.

Il n’y a plus de grand Art, il n’y a plus de Civilisation. Notre Monde : le marché globalisé. La Civilisation n’est pas née dans les forêts germaniques, ni sur cette île où angles et saxons vont chasser les Celtes avant d’être conquis par nos Normands, ne lui déplaise ! Elle est née en Méditerranée la Civilisation là où le miracle grec va éclairer les hommes. Et Nous étions les héritiers des Civilisations grecque, puis romaine, par la dernière grande Civilisation que nous ayons eue, la Civilisation Chrétienne. Nous qui avions recueilli les mânes précieuses, et qui étions digne de la « Translatio », cette transmission ininterrompue de la grandeur du Savoir et du Pouvoir d’Athènes à Rome et de Rome à Paris, nous voici au milieu des ruines fumantes de notre culture, désespérés, à tendre la main pour mendier à l’Inculte, adorateur du nombre, de la Loi et de l’Argent, le droit d’exister. Car c’est bien le commerçant qui a gagné et qui se donne des airs… Qu’ils aient noms Bernard Arnault, Jeff Bezos, Bill Gates, ou Patrick Drahi, Mathieu Pigasse, je ne sais qui encore de cet acabit, ce ne seront jamais que des boutiquiers, des marchands, des banquiers, autrement dit les pires canailles que l’histoire des hommes, si prolixes dans ce genre-là, a pu produire.


Sauf qu’en d’autres temps, ça se savait (les grecs peuvent en témoigner eux qu’ils ont tant fait souffrir ; ce n’est pas pour rien que leur mythologie fait d’Hermès le dieu des voleurs et des commerçants…) et qu’on agissait en conséquence en ne leur donnant que le moins de pouvoir possible. L’économie rend fou. Cette matière accessoire devenue principale, est un virus mutant qui prolifère dès qu’on ne le surveille plus, pour dévaster des populations entières. Tout le monde en est aujourd’hui affecté à des degrés divers. Malheureusement, les porteurs sains sont les moins nombreux. Ce sont les plus gravement atteints, chez qui la maladie est déclarée, qui sont aux commandes au sein de la Contamination Généralisée qu’on appelle aussi Mondialisation ou Globalisation. Les artistes d’aujourd’hui sont des hommes d’affaires, comme Jeff Koons. Ils scrutent les cours de la Bourse, machinent quelques petites choses, ou énormes choses, le gigantisme est très tendance, que l’on va retrouver au rond point, dans des jardins, dans un hall d’immeuble ou sur une aire d’autoroute.


Jeff Koones - Bouquet de Tulipes offert à la Mairie de Paris (après l'attentat du Bataclan)
Jeff Koones - Bouquet de Tulipes offert à la Mairie de Paris (après l'attentat du Bataclan)


Des distributeurs, galeristes vigilants, veillent au grain faisant fluctuer les cours tandis que quelque part en Suisse dans un blockhaus électroniquement protégé s’entasse toute la « production » artistique la plus récente attendant les quelques investisseurs informés qui font et défont le marché. C’est ça que l’art est à l’époque contemporaine, un marché. Rien d’autre. Et les hommes se sont couchés devant les épiciers dont j’ai cité plus haut quelques exemplaires fameux. Et leur ont confié leurs existences avec droit de vie et de mort.


Il existait un art de vivre à la française. Une façon particulière d’être au monde, venue de loin et ayant subi toutes les vicissitudes qui se puissent imaginer à travers notre si longue histoire. Nous nous étions affranchi, entre autres choses, des notions religieuses.

Nous pouvions bouffer du curé tout en restant pote avec un catho bon vivant qui savait qu’au fond, on ne lui tiendrait pas rigueur de sa croyance dès lors qu’elle ne prétendait pas à la direction de nos vies. Nous pouvions même respecter cet individu dès lors qu’il vivait sa religion paisiblement, sans encombrer la société autour de lui des prescriptions aberrantes qui ne sauraient concerner quelqu’un d’autre que lui. Tabous, blasphèmes, interdits, s’ils avaient subsisté n’en menaient pas large en terre de France. Et le ménage a été fait, dans les faits comme dans les têtes en 1905 avec l’instauration de la bienvenue laïcité dans les affaires de l’Etat. Seul cas dans le Monde et raison de plus pour se battre pour elle ! D’autant plus qu’elle n’a jamais été autant menacée que de nos jours.



Les communautés religieuses sont en embuscade, multipliant provocations et faits accomplis. La montée de l’islam en France, permise, non par sa force propre mais bien plutôt par la démission de la République et de ses représentants prêts à tous les compromis, a sonné le réveil des chrétiens catholiques qui veulent montrer qu’ils sont encore là et bien là. Autrement dit, c’est le retour du refoulé. La religion, qu’elle quelle soit ne devrait pas être autorisée, encore moins conviée, à envahir l’espace public comme elle le fait, il conviendrait de la refouler aussi loin que possible. Aucune école confessionnelle ne devrait être tolérée sur le territoire de la République.



Aucune. Aucune école privée de quelque obédience que ce soit. Il faudrait réinvestir les cités et quartiers abandonnés aux Imams et/ou tout autre spécimen de ce type. Et mener une lutte sans merci et libératrice contre toutes ces pensées mauvaises, castratrices, rétrogrades et meurtrières qui empoisonnent au premier chef la gent féminine. La bataille qu’il faudrait mener s’apparenterait à une véritable guerre de libération globale dans tous le pays décidée et menée avec détermination par des politiques volontaristes sans compromis ni avec le libéralisme économico-politique ni avec les religions.


Une religion est aussi une idéologie, ne nous y trompons pas, qui vise, au nom de la vérité qu’elle prétend détenir, à gouverner les femmes et les hommes. Ce combat salubre indispensable pour mettre au pas les religieux, les remettre à leur place si, hélas, certains considèrent encore qu’il y a une place pour ces marchands d’arrières mondes anti-vie, ce combat salubre dis-je, n’est pas mené et ne le sera pas avant longtemps malheureusement. Je ne néglige pas les poches de résistance qui luttent pieds à pieds contre la peste religieuse. Il ne faut pas les oublier, encore moins les dénigrer mais au contraire les défendre et les soutenir résolument, afficher fièrement son athéisme au nez et à la barbe des barbus de tout poil.


Zep
Zep

En même temps, il faut lutter contre le choléra libéral que nous impose un monde globalisé sous domination américaine. Car pour cette idéologie, la religion est nécessaire et suffisante aux besoins spirituels de l’humanité.

Et surtout à sa charpente morale. Le puritanisme protestant, hypocrite comme tous les puritanismes, qui l’inspire s’est répandu en même temps que son versant économique évidemment. Au besoin, on compte sur l’Islam dont on admet les présupposés du moment qu’il joue le jeu.

La démission de la République dans ces deux combats dont je viens de parler peut se mesurer à ce qui s’est passé en janvier 2015. Le massacre perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo aurait été impensable trente ans auparavant. La transgression était l’esprit du temps. Les fanatiques religieux manquaient de prises sur la société. Ils se sont rattrapés.



Chappatte
Chappatte


Pour la morale, nous n’avions qu’un goût modéré, pour ne pas dire un dégoût profond. Tel est encore mon cas. En fait, en cette matière, la pensée française privilégiait l’éthique, à savoir une morale personnelle, exigeante, ne cédant rien à ce que Nietzsche appelle la moraline, c’est-à-dire la morale vulgaire, commune, la morale de l’opinion, faite pour les sots. Le questionnement moral requiert une axiologie rigoureuse. Il faut examiner les valeurs, les évaluer, les soumettre à l’épreuve avant de s’y soumettre si l’on doit s’y soumettre. C’est ainsi que Blaise Pascal peut dire : « Une vraie morale se moque de la morale ! ».

En ces matières, nos grands philosophes et écrivains demeurent de véritables virtuoses. A tel point que nos moralistes, vocable sous lequel on peut les trouver dans les histoires littéraires, sont restés célèbres et toujours pertinents. La Bruyère, Chamfort, La Fontaine, La Rochefoucauld et plus près de nous André Gide ou Hervé Bazin par exemple. Nous sommes ainsi parfaitement fondés à en remontrer aux inquisiteurs actuels, auxquels se joignent volontiers des inquisitrices, faut pas être en reste, parité oblige ! Les incultes pullulant de nos jours, nous avons droit aux principes creux basés sur des idées reçues (de qui ? La question ne leur viendrait même pas ! Non plus celle-ci : d’où nous viennent nos opinions ?), des préjugés archaïques que je croyais naïvement remisé aux archives de la bêtise humaine, de pseudo sciences étayant une psychologie de bazar, des conceptions témoignant de l’ampleur du naufrage intellectuel auquel nous assistons.





« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », Pascal encore. Pour dire qu’en ce moment, nul ne fait dans la nuance, encore moins dans la réflexion. On réagit à chaud, à froid, à tiède, on réagit pour réagir, celui qui se tait est suspect. On réagit à tout, ce qu’on connaît, ce qu’on ne connaît pas, c’est l’âge de la sensation, de l’émotion hyperbolique, de la croyance, du sentiment. Pas le temps pour la gamberge, pas le temps pour l’exercice de la critique. Tout le monde ayant exprimé une opinion plus ou moins fondée, s’imagine être fondé à l’exprimer sans plus de précaution. On assiste à une course contre la montre entre les médias « conventionnels » et ceux qui « réseausocialisent ». Plus le temps de vérifier une information, plus le temps pour l’analyse et le commentaire argumentés.

Pas grave, vérités et mensonges aujourd’hui se confondent et c’est bien pratique.


S’il faut s’excuser on s’excusera, c’est même devenu une manie, faut s’excuser. Pour une fois j’ai dit hier soir à la télé ou sur tweeter ce que je pense, c’est le scandale, le buzz. Ne te fais pas de bile, on a un mot pour ça : « dérapage », tu n’a qu’à dire : « je suis désolé ». Si j’ai pu choquer une telle ou un tel… C’est qu’on est vite choqué aujourd’hui !

Un pauvre type a zigouillé sa femme à coup de couteau de cuisine, dans la dite cuisine, j’étais à cran ce jour-là, argue-t-il ; conseil de son avocat : s’excuser ! Présenter à l’audience devant sa belle famille effondrée et de préférence avec trémolos dans la voix les excuses attendues, ça parlera pour vous dans les médias. Et, en effet. La peine n’en sera pas réduite pour autant, n’exagérons pas, mais la famille et l’opinion publique en sera toute soulagée, comme rassurée, il lui restait un peu d’humanité quand même, le bougre s’est confondu en excuses.

« Le petit chat est mort », je suis désolé…




Fin de la deuxième partie


Gilbert Provaux


Février 2020





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