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"Ce Que Je Vois (H.P.L.)"

Dernière mise à jour : 28 oct. 2023




Ô torrent de mes bourrasques

Quand récidivent les fous assassins

Portés par leur instinct

A trancher dans l’aurore

La gorge du matin !



Joseph C. Weide
Joseph C. Weide

L’arbre d’or croît sur ma peine,

Les racines dans la boue et les schistes,

Taillés en pointe de flammèches,

Au bord d’un profond miroir

Qui réfléchit dans les nuits immobiles

Le visage blême de la lune

Dure large ronde face simplement là.


Sans doute n’aurai-je pas dû regarder.

Désormais, je vois. Et les choses se montrent,

Vierges malignes qui se dévoilent

Uniquement pour moi.


Université de Bourgogne
Université de Bourgogne


Emerge une forêt, lourde de racines puissantes, de terre, de mousses,

Où tout fut broyé, hommes et bêtes, cervelles, moelles et os, sang,

Terreau ancien, herculéens anneaux du serpent Python, Histoire !


Je vois sous la forêt un poisson hérissé de nageoires venimeuses.

Un poisson dur comme un roc primaire, décroché d’une harpe noire figée

Comme à Sodome, par le feu qui fait pierre le bois souple qui chanta.


Un canope pour mes entrailles, sous la canopée, est le jouet d’un ange

Accroupi dans la fange, souillé.


Et la forêt va à la mer.

Elle singe la mangrove des îles,

Se couvre de coquillages, de répugnantes anémones, de méduses,

S’enfonce d’abymes en abymes, infiniment suaves,

Jusques aux couches des femelles déterminées aux bassesses,

Visqueuses et que devina le maladif reclus de Providence.


HPL 1930
HPL 1930

Gilbert PROVAUX

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